... ou littérature balnéaire

L‘écriture sur soi est ignorée par la critique littéraire. Je ne parle pas de l’autobiographie monumentale ou de l’autofiction maline, mais de l’écriture – appelons-la balnéaire – sur ses propres vêtements. L’été à Damgan, l’absolu de soi se proclame sur tee-shirt. 

Ce minimalisme sur tissu requiert de fortes qualités de synthèse, un mot de trop et le texte passe le nombril. L’estivant au ventre rebondi peut gagner une ligne, deux lignes sont le signe d’une surcharge pondérale manifeste. Mais j’ai vu une quinqua arrondie marier avec bonheur message et formes avec un joli Roule ma poule qui soulignait sa poitrine.

Oublions le Champion de l’apéro, le Votez Vacances, et quelques aphorismes estivaux, car l’objet de ce court texte n’est pas d’établir un corpus des écrits sur ventres, mais de vous offrir un cocktail Tinder rue de la Plage.

La dame qui arbore Love me I’am famous a-t-elle swipé l’Homme disponible pour la Saint Valentin… L’estivant qui brandit sur son tee-shirt Mec idéal a-t-il croisé la vacancière qui annonce I’ll always follow you ? Que s’est-il passé pour Melle Coquine qui a hésité sur Mec Idéal ? En revanche ce Mec Idéal n’a eu aucune chance avec la dame Je peux pas j’ai yoga, mais peut-être avec l’Homme disponible pour la Saint Valentin… ? Et quelle issue pour le choc bouillant entre le Je suis un carré parfait et l’estivante Young N Wild ? Grrr !

Ont-ils conclu ? Damgan reste muet sur ce qu’il advient des fantasmes de nos estivants entre enflure de style et message essentiel. Quoi qu’il en soit, un jour d’été 2022, un femme prévenait en noir sur son tee-shirt : Demain je ferai un malheur. 

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