Je dois vous avouer chers estivants qu’autour du 15-Août je franchis un cap, trop c’est trop, vous êtes trop nombreux depuis trop de jours, je ne vous vois que silhouettes, ombres, ou formes abstraites, quasi conceptuelles.
Ne m’en veuillez pas, mais depuis les vacances de février, ça défile de Kervoyal à Pénerf. En avril-mai la foule grossit portée par les fortes météos trop chaudes qui fusionnent avec les subtilités du très catholique calendrier grégorien, grand faiseur de ponts. Puis l’été enfle vos allées et venues, ça bout à partir du 14 juillet. La station devient un fouillis de gens ! Arrive le 15-Août, mes yeux et mes neurones papillonnent. J’admets vos empressements à venir nous voir et à fuir le monde du travail, mais saturation.
Ma vie se complique à devoir fendre la foule pour un acheter un rien, ou ma baguette bien nommée La Damganaise. Autour de moi ça cause, ça rigole, ça gueule, ça chante, ça frétille, ça drague, ça ondule, ça se bouscule, ça va, ça vient, ça court… Des vieux, des jeunes, des couples, des tatoués, des solitaires, des avec un sac, des sans sac, des frisés, des chauves, des avec un chien, même deux, voire trois, des avec vélos, poussettes…
Je me mets dans la trace de la personne devant moi, je la suis dans les flux. Les mouvements des corps se fondent, je ne vois plus que des ombres, je taille mon chemin dans un ballet d’été qui vous sublime en formes abstraites.
Je célèbre vos silhouettes balnéaires, je vous libère de la foule en sculptant vos ombres. Photos…